Aujourd’hui, près d’1/3 des déchets collectés ne sont pas recyclables et retournent dans le circuit standard d’incinération engendrant de fortes émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
En réponse à ce phénomène, la France et l’Europe mettent en place des programmes de collecte plus importants de déchets pour assurer leur valorisation.
Dans ce cadre, Grégory Bataillou (ECL 2013) chercheur au sein du Laboratoire Ampère de Centrale Lyon, étudie la valorisation de l’un des déchets les plus courants actuellement : le textile. De là est né le projet Valotexchar.
La pyrolyse au service d’un nouveau moyen de conductivité
La pyrolyse est un processus permettant de chauffer des matériaux pour les brûler sans utiliser d’oxygène et donc de flammes, ces dernières étant remplacées par du diazote. De ce fait, un contrôle de la combustion peut avoir lieu, évitant des émissions de CO2 dans l’atmosphère.
Ce dispositif écologique est utilisé par les chercheurs pour une valorisation nouvelle des déchets textiles. La combustion à près de 900 °C permet de créer du charbon, ou tissu de carbone, le textile gardant sa forme première ce qui donne un matériau conducteur.
Cette conductivité de la matière est l’élément recherché, permettant de garantir une nouvelle forme de valorisation de ce déchet.
Une utilisation multiple dans un monde en pleine transition
L’aspect conducteur de ce tissu de carbone permet d’imaginer une utilisation dans plusieurs domaines. Cela concerne notamment le cas des batteries, comme celles des vélos.
Le tissu peut aussi être utilisé pour offrir une nouvelle forme de traitement de l’eau. Les propriétés conductrices et non conductrices du tissu peuvent alors être couplées. Transformé en charbon actif, le tissu pourrait être intégré dans des systèmes électrochimiques pour permettre de garantir une dépollution effective des environnements marins. Cette action contribue alors aussi bien à la biodiversité qu’à notre propre santé.
Un projet qui se développe
Valotexchar permet donc une valorisation nouvelle des déchets textiles en garantissant une utilisation de ce charbon conducteur pour répondre aux enjeux actuels : batteries, dépollution des eaux. Grâce à l’apport du mécénat, le projet tend à se développer. Pour cela, un nouveau four va permettre une production à plus grande échelle et donc ouvrir la voie à des collaborations industrielles.