Le projet d’Ariane Emmanuelli, maîtresse de conférences au sein du Laboratoire de Mécanique des Fluides et d’Acoustique (LMFA), porte sur la ventilation et la dispersion des polluants dans une géométrie urbaine complexe, celle du quartier de Lyon Part-Dieu.
Le Fonds de dotation a permis l’acquisition d’une maquette détaillée du quartier, qui sera instrumentée et positionnée dans la soufflerie atmosphérique du laboratoire. Cette simulation physique, combinée à des modélisations numériques avancées, permettra d’étudier les interactions entre l’écoulement d’air, la topologie urbaine et les phénomènes climatiques tels que les vagues de chaleur.
Pourquoi une maquette géante de la Part-Dieu ?
Un quartier Part-Dieu sans les tours Silex et To-Lyon respirerait-il mieux ? Ces interrogations seront explorées par l’équipe des écoulements environnementaux dans les mois à venir, à travers des simulations en soufflerie et des modélisations numériques.
La maquette du quartier, qui fait 2,50 m de large avec des tours allant jusqu’à 60 cm de hauteur, recrée fidèlement la géométrie urbaine, y compris des bâtiments emblématiques comme l'Auditorium. Des polluants neutres, tels que l'éthane, seront injectés pour analyser la dispersion des particules dans des configurations incluant ou excluant des bâtiments comme les tours Silex et To-Lyon. L’équipe pourra ainsi évaluer l’effet de la végétation, de la circulation automobile et des structures urbaines sur la qualité de l’air et le confort thermique.
Le projet s’inscrit dans l’axe « Adaptabilité et résilience des systèmes urbains » de la stratégie de recherche de l’Établissement. Il se distingue par plusieurs aspects innovants : il couple étroitement des approches expérimentales et numériques pour une meilleure compréhension des phénomènes atmosphériques en milieu urbain ; il étudie une géométrie urbaine particulièrement complexe, incluant des tours, des "canyons urbains" et des espaces verts.
Le projet prend également en compte des facteurs cruciaux tels que les effets radiatifs du soleil, l’évapotranspiration des végétaux, ainsi que le dépôt et la dispersion des polluants sur la végétation. En intégrant ces multiples dimensions, le projet vise à fournir des outils d’aide à la décision pour l’aménagement urbain et la gestion de la pollution atmosphérique, contribuant ainsi à la création de villes plus durables et résilientes face aux changements climatiques.